Le poème du jour Au bord de la mer Au sortir de ce bal, nous suivîmes les grèves ; Vers le toit d'un exil, au hasard du chemin, Nous allions : une fleur se fanait dans sa main ; C'était par un minuit d'étoiles et de rêves. Dans l'ombre, autour de nous, tombaient des flots foncés. Vers les lointains d'opale et d'or, sur l'Atlantique, L'outre-mer épandait sa lumière mystique ; Les algues parfumaient les espaces glacés ; Les vieux échos sonnaient dans la falaise entière ! Et les nappes de l'onde aux volutes sans frein Écumaient, lourdement, contre les rocs d'airain. Sur la dune brillaient les croix d'un cimetière. Leur silence, pour nous, couvrait ce vaste bruit. Elles ne tendaient plus, croix par l'ombre insultées, Les couronnes de deuil, fleurs de morts, emportées Dans les flots tonnants, par les tempêtes, la nuit. Mais, de ces blancs tombeaux en pente sur la rive, Sous la brume sacrée à des clartés pareils, L