CYCLONES
Les cyclones ralentissent et ce n’est pas rassurant
ACTUALITÉ
Suivant la zone où ils ont lieu, on les appelle typhons, ouragans ou cyclones, mais tous recouvrent la même réalité : des phénomènes météo tourbillonnaires accompagnés de vents supérieurs à 112 km/h, selon Météo France. Ces géants aériens tant redoutés devraient causer de plus en plus de dégâts et de pluies diluviennes,
James Kossin, chercheur spécialiste des cyclones tropicaux à l’université du Wisconsin, livre des conclusions qui ne vont pas rassurer les habitants des zones dites "tropicales" : après avoir épluché les données sur les cyclones, sur 68 ans, de 1949 à 2016, il en conclut que leur vitesse de déplacement a chuté de 10 %. Encore plus préoccupant, leur vitesse a pu décroître de 20 à 30 % au-dessus de certaines terres de l’Atlantique, du Pacifique Nord, et de l’Australie : Un cyclone plus lent reste plus longtemps sur place, et cause donc d’autant plus de dégâts.
Des zones dévastées
Des conclusions qui font écho aux conséquences de l’ouragan Katrina, en 2005 (près d’un million de déplacés, 1 836 morts, notamment à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane), ou de Harvey (des vents de 215 km/h au-dessus du Texas). En plus des morts, des blessés et des déplacés, les dégâts de ces deux phénomènes ont été estimés à plusieurs centaines de milliards de dollars. Deux exemples parmi des dizaines d’autres (comme Irma, à Saint-Martin, en septembre 2017) des ravages dont sont capables les ouragans.
« Alors que l’atmosphère se réchauffe, la circulation atmosphérique change, pose James Kossin. Ces changements varient selon la région et la période de l’année, mais il existe des preuves que le réchauffement causé par l’homme affaiblit la circulation tropicale estivale. » Autre conséquence du réchauffement, la capacité de l’air à se charger en vapeur d’eau, jusqu’à saturation, augmente… ce qui induit des précipitations plus importantes.
Pluies et inondations
Christina Patricola, chercheuse en sciences environnementales à Berkeley (Californie), a elle aussi publié un article dans Nature, ce mercredi : « Les cyclones tropicaux sont parmi les désastres les plus mortels et les plus coûteux. Ils causent des destructions, non seulement par leurs vents forts, mais aussi à cause des inondations et coulées de boues, associées aux tempêtes et fortes pluies. »
Si elle souligne l’importance de l’environnement autour des cyclones, et le fait que l’atmosphère qui les environne a des conséquences sur leur vitesse de déplacement, elle pose un léger bémol sur l’étude de James Kossin : « Selon la thermodynamique, quand l’atmosphère se réchauffe de 1° C, elle peut contenir 7 % d’humidité supplémentaire. Mais nous manquons de statistiques robustes s’agissant des pluies sur les zones touchées par les cyclones. Ceci étant, si nous obtenons des résultats similaires en analysant des sources de données supplémentaires… alors ces tendances à la hausse des pluies pourront être considérées comme solides. »
Autrement dit, si les conclusions de James Kossin sont exactes, et que l’homme continue à provoquer le réchauffement de sa planète, alors il faut s’attendre à des cyclones de plus en plus meurtriers, accompagnés de pluies et coulées de boues de plus en plus dévastatrices.
selon une étude publiée ce mercredi dans la revue scientifique internationale Nature )(
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