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CHASSE AUX ÉPAVES



Certaines épaves s’offrent parfois aux promeneurs au gré des marées et mouvements de sables. Ainsi, le UC-61, un sous-marin, a fait sa réapparition sur une plage du Pas-de-Calais en début d’année. (Photo : Nicolas Montard)




Des milliers d’épaves dorment au large des côtes françaises


La réapparition d’un sous-marin sur une plage du Pas-de-Calais il y a quelques semaines et les nouvelles recherches pour retrouver le submersible la Minerve au large de Toulon rappellent que notre littoral est aussi un cimetière d’embarcations.

Début janvier, les curieux défilaient sur la tranquille plage de Wissant dans le Pas-de-Calais. Les promeneurs allaient tous au même endroit, au nord, vers le majestueux cap Blanc-Nez. À quelques centaines de mètres, à marée basse, une carcasse de métal inhabituelle se dévoilait alors : celle d’un sous-marin. Le UC-61, coulé en 1917, avait fait sa réapparition au gré des mouvements de sable et des marées. Un phénomène plutôt rare, même si les littoraux du Pas-de-Calais sont plus propices à ce genre de redécouvertes.
Le UC-61 n’est pas seul à dormir habituellement sous les eaux. Les épaves de bateaux et de sous-marins sont même légion le long de nos côtes.
Combien ? Une question ardue : certains évoquent jusqu’à 20 000 épaves toutes époques confondues. Le service hydrographique et océanographique de la Marine (SHOM), basé à Brest, en recense 4 669 à moins de 30 miles des côtes (50 km environ) dans sa base de données. Elles correspondent quasiment toutes à des naufrages du XXe siècle.
Baie de Seine et Bretagne
Deux zones sont particulièrement denses pour les épaves du siècle dernier : la baie de Seine (entre Cherbourg et Le Havre) avec 836 embarcations recensées et évidemment la pointe bretonne (de Nantes à Saint-Malo) avec 1 850 bateaux et sous-marins.
C’est assez logique, décrypte Jean-Louis Trébaul, référent de la base de données générale au SHOM : « Cela s’explique à la fois par les conditions de navigation difficile – les roches notamment en Bretagne – mais aussi le phénomène des deux guerres mondiales. »Ainsi, dans la base de données du SHOM, 1917 et 1944 sont deux des années les plus prolifiques en épaves identifiées avec respectivement 244 et 190 embarcations.


Certains estiment qu’environ 20 000 épaves dorment encore sous les eaux. (Photo : Nicolas Montard)

Les alentours de Dunkerque sont aussi particulièrement concernés par ce phénomène. Lors de l’opération Dynamo, consistant à évacuer Britanniques et Français de la poche de Dunkerque en mai-juin 1940, plus de 200 embarcations ont été perdues. Parmi elles, on trouve par exemple le Crested Eagle, un bateau à roues à aubes à vapeur, que l’on peut parfois apercevoir les jours de grandes marées, le Foudroyant, le King Orry ou encore le Brighton pour les navires les plus imposants. Sans oublier une multitude de little ships(des bateaux de pêche ou de plaisance), comme le Rosebery ou le Doris, réquisitionnés pour l’opération et qui croupissent désormais au fond de la mer du Nord.
La liste des épaves connues semble encore loin d’être exhaustive. Chaque année, le SHOM en repère de nouvelles à l’aide de sondeurs multifaisceaux. Un passage n’est d’ailleurs pas forcément suffisant : au gré des bancs de sables, l’épave peut apparaître ou disparaître. Les pêcheurs en connaissent aussi quelques-unes, mais ils ne révèlent pas forcément la localisation tout de suite. Ces récifs de métal sont de véritables viviers à poissons !
Des découvertes régulières


Deux zones sont particulièrement denses pour les épaves du siècle dernier : la baie de Seine (entre Cherbourg et Le Havre) avec 836 embarcations recensées et la pointe bretonne (de Nantes à Saint-Malo) avec 1 850 bateaux et sous-marins. (Photo : Nicolas Montard)

On découvre ainsi des épaves régulièrement. En 2016, un sous-marin, le Vendémiaire a été retrouvé dans le Raz Blanchard, au large de la pointe du Cotentin (Manche). Il gisait au fond des eaux depuis 1912.
Au Groupe de recherches et d’identifications d’épaves de Manche-Est (GRIEME), François Mathieu rappelle que lors de récentes analyses pour installer un champ éolien au large de Fécamp (Seine-Maritime), quatre épaves non inventoriées ont été repérées. « Quatre inconnues sur un si petit périmètre, ça vous laisse imaginer combien ne sont pas encore localisées », souffle le président de cette association qui œuvre à conter l’histoire des embarcations perdues de nos littoraux.
D’autres épaves, dont le naufrage est pourtant bien connu, sont toujours portées complètement disparues. C’est le cas de la Minerve, disparue au large de Toulon (Var) en 1968 avec une cinquantaine de marins à bord. Des recherches viennent d’être relancées sur une zone de 275 km². En Méditerranée, les fonds peuvent atteindre les 2 000 mètres. D’autres découvertes ne sont donc pas à exclure.



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