ET VOILA ON EST EN MARS...!

 
Les Eaux De Mars
Georges Moustaki
  • Ce titre est extrait de l'album : Vagabond
  • Année de sortie : 1974
  • Label : EMI
Un pas, une pierre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c'est un peu solitaire
C'est un éclat de verre, c'est la vie, le soleil
C'est la mort, le sommeil, c'est un piège entrouvert

Un arbre millénaire, un nœud dans le bois
C'est un chien qui aboie, c'est un oiseau dans l'air
C'est un tronc qui pourrit, c'est la neige qui fond
Le mystère profond, la promesse de vie

C'est le souffle du vent au sommet des collines
C'est une vieille ruine, le vide, le néant
C'est la pie qui jacasse, c'est l'averse qui verse
Des torrents d'allégresse, ce sont les eaux de Mars

C'est le pied qui avance à pas sûr, à pas lent
C'est la main qui se tend, c'est la pierre qu'on lance
C'est un trou dans la terre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c'est un peu solitaire

C'est un oiseau dans l'air, un oiseau qui se pose
Le jardin qu'on arrose, une source d'eau claire
Une écharde, un clou, c'est la fièvre qui monte
C'est un compte à bon compte, c'est un peu rien du tout

Un poisson, un geste, c'est comme du vif argent
C'est tout ce qu'on attend, c'est tout ce qui nous reste
C'est du bois, c'est un jour le bout du quai
Un alcool trafiqué, le chemin le plus court

C'est le cri d'un hibou, un corps ensommeillé
La voiture rouillée, c'est la boue, c'est la boue
Un pas, un pont, un crapaud qui croasse
C'est un chaland qui passe, c'est un bel horizon
C'est la saison des pluies, c'est la fonte des glaces
Ce sont les eaux de Mars, la promesse de vie

Une pierre, un bâton, c'est Joseph et c'est Jacques
Un serpent qui attaque, une entaille au talon
Un pas, une pierre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c'est un peu solitaire

C'est l'hiver qui s'efface, la fin d'une saison
C'est la neige qui fond, ce sont les eaux de Mars
La promesse de vie, le mystère profond
Ce sont les eaux de Mars dans ton cœur tout au fond

Un pas, une " ... pedra é o fim do caminho
E um resto de toco, é um pouco sozinho ... "
Un pas, une pierre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c'est un peu solitaire...
 
 
 
c'est aussi la bande son du film de Lelouch "Salaud on t'aime" avec Johny
 
 
 
L’argument : Un photographe de guerre et père absent, qui s’est plus occupé de son appareil photo que de ses 4 filles, coule des jours heureux dans les Alpes avec sa nouvelle compagne. Il va voir sa vie basculer le jour où son meilleur ami va tenter de le réconcilier avec sa famille en leur racontant un gros mensonge.
Notre avis : L’argument de vente est ici clairement la présence de Johnny Hallyday en haut de l’affiche. Plus de 40 ans après sa collaboration avec Lelouch dans L’aventure, c’est l’aventure, le chanteur retrouve le cinéaste pour un rôle de photographe de guerre à la retraite, qui s’isole dans le cadre magnifique des Alpes pour mieux retrouver sa famille de filles dont il n’a jamais su s’occuper, multipliant les conquêtes, les mariages, sans réels attachements.
Johnny est bon et impose aisément une présence de patriarche, celle d’une force de la nature que tout le monde respecte, qui a tout vu et tout connu. Il n’a pas à être dans le jeu pour porter le poids d’une carrure propre à son incroyable destinée. Il dégage indéniablement un magnétisme de star qui correspond bien au côté tombeur ou de "salaud" qui lui colle à la peau dans le film.
 


 A peine a-t-il visité le chalet où il compte se ressourcer loin de l’agitation de la ville, il tombe amoureux de l’agente immobilière jouée par Sandrine Bonnaire. Une femme normale, au jeu normal... Ses premières rides sur le visage lui vont si bien. Bonnaire est radieuse et parvient à nous faire croire à cette passion de minuit avec l’authenticité de caractère qui est le sien.
Point d’erreur de casting, puisque le meilleur pote d’Hallyday est incarné par Eddy Mitchell, médecin de stars au tempérament trempé qui évoque un autre pan légendaire de l’histoire de la variété française, au travers de sa camaraderie intacte avec l’autre idole des jeunes.
Pour permettre au père dans la repentance, dans la tourmente de la solitude affective alors que l’heure du bilan a sonné, le meilleur ami joué par Mitchell va mentir pour rassembler un week-end toutes les filles du photographe autour de lui, prétendant qu’il est mourant. Un mensonge dont il sera difficile de sortir, entre rires et larmes, et belles scènes de camaraderies et de réunion de famille.
Salaud, on t’aime est donc une chronique familiale autour d’une figure solaire qui sait qu’il peut s’éteindre à tout moment. Les règlements de comptes et les frustrations du passé rejaillissent sur fond de décor alpin décliné en 4 saisons, à l’instar des prénoms des 4 filles du photographe, puisque chacune, de la quarantaine à la petite vingtaine, porte le nom de la saison qui les as vues naître...
 




 La fascination de Lelouch pour le décor qu’il met en scène donne une ampleur certaine aux images et à la trame ; elle efface quelques maladresses d’écriture dans la première partie (présentation un peu archétypale des personnages, métaphore animale...), alors qu’il parvient à tirer une certaine empathie chez le spectateur qui ne peut que trouver charmante ces retrouvailles surannées qui convoquent tant de souvenirs croisés de cinéma.
Malheureusement, dans un film déjà lourd en personnages multiples, Lelouch retombe dans la deuxième heure dans les travers de ses œuvres alambiquées qui l’ont peu à peu écarté du public à la fin des années 80, empruntant une direction policière inattendue, en totale contradiction avec l’esprit de convivialité qu’il avait réussi à instaurer jusqu’alors.
Lelouch, réalisateur-scénariste, dynamite son film à force de rebondissements et de virages narratifs qui nous éloignent du Salaud qu’on avait appris, nous aussi, à aimer.
Au moins redécouvre-t-on dans la deuxième partie la Femme Publique de Zulawski, Valerie Kaprisky, vedette des années 80, qui, la cinquantaine franchie, nous charme toujours autant.

 
 
 
en fait ce qui gène aujourd'hui c'est que l'argument dépasse la vraie vie : alors que dans le film on ne sait pas trop s'il meurt en se suicidant sachant que ses jours sont comptés ou bien s'il est tué par les chasseurs qu'il empêche de traverser ses terres
aujourd'hui donc on nous dit que l'acteur est vraiment atteint d'un grave cancer ....
 
Critique lors de la sortie en salle le 02/04/2014
Par Frédéric Strauss
On s'en voudrait d'évoquer l'âge de Lelouch (77 ans en octobre), mais voilà qu'il nous en fait tout un film. L'histoire d'un photographe au bout du rouleau, laissant sa célébrité et Paris derrière lui pour se retirer dans un chalet à la montagne. Là, il trouve une dernière fois une nouvelle femme et s'ennuie en pensant à ses quatre filles, de quatre épouses différentes, qui ne viennent jamais le voir. Un jour, elles débarquent toutes... Parce qu'on leur a fait croire que leur salaud de papa, qui n'a pensé qu'à lui toute sa vie, allait mourir, et vite !
On est à la montagne chic comme on pourrait être à côté de Deauville, chez Lelouch lui-même : l'autoportrait est à peine déguisé. Cette envie de livrer des états d'âme personnels, et plutôt sombres, commence par intriguer, et même émouvoir. Mais ce jeu avec la vérité devient vite inoffensif, voire complaisant : dans cet univers de luxe tranquille, même l'évocation de la mort reste confortable, et les bons ­sentiments recouvrent ceux qui grincent. Il faut une heure et demie pour qu'une dispute éclate à la table familiale, enfin ! Lelouch fait alors repartir une fiction plus prenante, plus fantaisiste. Mais c'est bien tard.
Dommage pour le duo Johnny Hallyday-Sandrine Bonnaire (le retraité et son dernier amour), pas vraiment mis au centre du film alors qu'il fonctionne très bien. Lui, tragique, gueule cassée, impressionnant. Elle, capable d'une légèreté empreinte de mélancolie. Sur ce plan-là, l'instinct de Lelouch ne faillit pas : il sait toujours inventer des couples de cinéma.
 
  
 
 
 
 
 
 
 
 

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