“La Cité de la peur”





Quatre bonnes raisons de revoir “La Cité de la peur”


Le “film de Les Nuls” reste une référence dans l'humour potache. Pour ça, et pour les quatre raisons qui suivent, il ne faudra pas le rater ce dimanche 19 novembre sur W9.

Alain Chabat et Gérard Darmon. Telema

Par Cécile Mury

Publié le 19 novembre 2023 à 20h00


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Que celui qui ne s’est jamais gondolé sur son fauteuil de cinéma ou devant son poste de télé nous jette la première tomate. Bricolo, potache, usant de toutes les formes d’humour, de la parodie à l’absurde, en passant par une collection de gros gags indélébiles, La Cité de la peur est une sorte de sketch géant au royaume du grand n’importe quoi, et on ne s’en lasse pas.

Pour ceux qui auraient manqué le voyage, on résume la situation. A peine une histoire, plutôt une bousculade de zinzins en tout genre. Au festival de Cannes, se croisent et s’entrechoquent une attachée de presse loufoque, un garde du corps bas de plafond, une « star » de cinéma Z particulièrement peu glamour… Et même un tueur en série. Les raisons de (re)voir cette inusable plaisanterie sont légion. Dans le lot, on a tout de même essayé d’en retenir quatre.


1- C’est le seul “vrai” film de Les Nuls
Souvenez-vous (ou pas). Entre la fin des années 80 et le milieu des années 90, Les Nuls s’emparent de la télé, et fondent, presque à eux tous seuls, ce fameux « esprit Canal+ » qui n’en finit pas d’agoniser aujourd’hui. On retrouve dans La Cité de la peur tout ce qui faisait le sel des facéties pseudo-spatiales d’Objectif Nul (servies avec leurs « moukrènes à la glaviouze », orthographe et intérêt gastronomique non garantis), du JTN (ou journal télévisé Nul) délirant, ou des innombrables fausses pubs (qui a oublié Royal Rabbin ?).

Il y manque portant un élément essentiel. La bande a perdu Bruno Carette, disparu en 1989, et Chantal Lauby, Dominique Farrugia et Alain Chabat ont continué seuls. Même si ce dernier a ensuite invité plusieurs fois ses vieux copains dans ses films, de Didier à RRRrrr!!!, en passant par Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, La Cité de la peur est un peu le grand bouquet final, le « best of » d’un collectif d’activistes très desinhibés, virtuoses de l’humour « vache folle ».



2 - C’est le seul film avec un serial killer armé d’une faucille et d’un marteau

Pourquoi ? Parce qu’il est communiste, bien sûr. Ce qui, évidemment, n’a aucun rapport avec aucune choucroute. Ainsi équipé comme un drapeau de l’URSS, le mystérieux psychopathe s’en prend exclusivement à des projectionnistes, et pas n’importe lesquels. Les malheureux qui tentent de diffuser Red is dead, le film d’horreur le plus Nul de l’histoire du cinéma, qui met en scène… un tueur à la faucille et au marteau.

Pas le temps de méditer sur cette vertigineuse mise en abyme, ce grand moment de « méta-cinéma », on est trop occupés à rire, par exemple lorsque l’une des malheureuses victimes, surprise par son bourreau au beau milieu d’un coup de fil, déclare : « Je te laisse, ça va couper ».

3- C’est le seul film où la joie fait vomir

Le job d’Odile Deray (Chantal Lauby), attachée de presse de Red is dead, n’est pas une cinécure. D’abord, elle doit se coltiner et défendre le pire navet de l’histoire du festival. Ensuite, c’est la première victime de l’humour « au pied de la lettre » pratiqué dans tout le film (sous l’influence de comédies américains telles que Y a-t-il un pilote dans l’avion ?). On vous laisse découvrir ce qui se passe quand elle dit « jetez moi-là » à son chauffeur.

Mais le pire est peut-être de devoir trimballer la « star » dudit navet sur la Croisette. Ce dernier (Dominique Farrugia) se charge du volet régressif du film, la partie « pipi-caca-vomi », mais, surtout, vomi. Dès qu’il est content, c’est plus fort que lui, il dégobille. Et là, avec Cannes, le glamour, les filles, tout le tremblement, il est totalement béat. Pauvre Odile.

4 - C’est le seul film ou l’amour triomphe des malentendus

Même si les Nuls remixent toutes les formes d’humour avec l’ardeur d’un DJ en surchauffe, les répliques sont un peu au-dessus de tout le reste. Et, parmi elles, l’étrange dialogue de sourds entre Odile Deray et le commissaire Bialès (Gérard Darmon) qui traque le serial killer, et, accessoirement, la bagatelle.

Chacun de leurs échanges torrides est désormais devenu culte, du premier dîner en tête à tête (Lui : « Parlez-moi de vous plutôt. » Elle : « Odile, moi c’est Odile. Pluto, c’est l’ami de Mickey ») au dernier verre de la soirée (Lui : « Vous voulez un whisky ? » Elle : « Juste un doigt ». Lui : « Vous voulez pas un whisky d’abord ? »). Bref, vingt-trois ans après sa sortie, La Cité de la peur mérite toujours la palme d’or du fou rire.









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