“La Cité de la peur”
2 - C’est le seul film avec un serial killer armé d’une faucille et d’un marteau
Pourquoi ? Parce qu’il est communiste, bien sûr. Ce qui, évidemment, n’a aucun rapport avec aucune choucroute. Ainsi équipé comme un drapeau de l’URSS, le mystérieux psychopathe s’en prend exclusivement à des projectionnistes, et pas n’importe lesquels. Les malheureux qui tentent de diffuser Red is dead, le film d’horreur le plus Nul de l’histoire du cinéma, qui met en scène… un tueur à la faucille et au marteau.
Pas le temps de méditer sur cette vertigineuse mise en abyme, ce grand moment de « méta-cinéma », on est trop occupés à rire, par exemple lorsque l’une des malheureuses victimes, surprise par son bourreau au beau milieu d’un coup de fil, déclare : « Je te laisse, ça va couper ».
3- C’est le seul film où la joie fait vomir
Le job d’Odile Deray (Chantal Lauby), attachée de presse de Red is dead, n’est pas une cinécure. D’abord, elle doit se coltiner et défendre le pire navet de l’histoire du festival. Ensuite, c’est la première victime de l’humour « au pied de la lettre » pratiqué dans tout le film (sous l’influence de comédies américains telles que Y a-t-il un pilote dans l’avion ?). On vous laisse découvrir ce qui se passe quand elle dit « jetez moi-là » à son chauffeur.
Mais le pire est peut-être de devoir trimballer la « star » dudit navet sur la Croisette. Ce dernier (Dominique Farrugia) se charge du volet régressif du film, la partie « pipi-caca-vomi », mais, surtout, vomi. Dès qu’il est content, c’est plus fort que lui, il dégobille. Et là, avec Cannes, le glamour, les filles, tout le tremblement, il est totalement béat. Pauvre Odile.
4 - C’est le seul film ou l’amour triomphe des malentendus
Même si les Nuls remixent toutes les formes d’humour avec l’ardeur d’un DJ en surchauffe, les répliques sont un peu au-dessus de tout le reste. Et, parmi elles, l’étrange dialogue de sourds entre Odile Deray et le commissaire Bialès (Gérard Darmon) qui traque le serial killer, et, accessoirement, la bagatelle.
Chacun de leurs échanges torrides est désormais devenu culte, du premier dîner en tête à tête (Lui : « Parlez-moi de vous plutôt. » Elle : « Odile, moi c’est Odile. Pluto, c’est l’ami de Mickey ») au dernier verre de la soirée (Lui : « Vous voulez un whisky ? » Elle : « Juste un doigt ». Lui : « Vous voulez pas un whisky d’abord ? »). Bref, vingt-trois ans après sa sortie, La Cité de la peur mérite toujours la palme d’or du fou rire.
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