L’éruption volcanique de 2022 dans les Tonga a généré “des vagues de 85 m de haut”
Un an après l’éruption volcanique titanesque qui a eu lieu dans le Pacifique Sud, une étude montre, à l’aide d’une simulation, à quel point les vagues provoquées par l’éruption étaient hautes et rapides.
Le 15 janvier 2022, l’archipel des Tonga, dans l’océan Pacifique, est violemment secoué par l’explosion du volcan sous-marin Hunga Tonga-Hunga Ha’apai. La déflagration, ressentie et entendue à plusieurs centaines voire plusieurs milliers de kilomètres de là, a même été filmée depuis l’espace. Une récente étude publiée dans la revue Science Advances montre, à l’aide d’une simulation, que les vagues générées par l’éruption ont atteint plus de 40 mètres de haut.
Pour Annie Lau, géomorphologue à l’université du Queensland, à Brisbane, en Australie, cet événement “a fourni aux chercheurs l’occasion de comprendre le comportement des tsunamis volcaniques”, dit-elle dans Nature.
Les tsunamis, ces vagues de grande taille qui déferlent à grande vitesse sur les côtes, sont provoqués par les séismes ou encore les glissements de terrains et les éruptions volcaniques sous-marines. “Ceux qui sont déclenchés par les éruptions sous-marines sont les plus compliqués à surveiller car ils se déplacent très vite”, explique à Nature Li Linlin, spécialiste des tsunamis à l’université Sun Yat-Sen, à Guangzhou, en Chine. Pour bâtir et alimenter leur simulation, les chercheurs ont exploité des images satellitaires prises avant et après l’éruption, des données glanées par des drones et d’autres tirées d’observations sur le terrain.
Mises bout à bout, ces informations ont permis aux scientifiques de déduire que la dernière des trois explosions qui ont eu lieu ce jour-là a généré, “du côté nord du volcan, des vagues de 85 mètres de haut”, lit-on dans Nature. “Celles émergeant du côté sud ont atteint 65 mètres de haut.”
Vingt minutes plus tard et 90 kilomètres plus au nord, ces vagues qui ne faisaient plus que 45 mètres de haut ont touché les côtes de l’île Tofua. Tongapatu, l’île la plus peuplée de l’archipel, à quant à elle dû faire face à des vagues de 17 mètres de haut. La simulation a également permis de découvrir le rôle insoupçonné joué par les barrières de corail.
Souvent présentées comme des obstacles et donc comme une protection vis-à-vis de la houle de l’océan, les barrières de corail ont aussi été, dans ce cas précis, des pièges à vagues. Après le passage des mégatsunamis, l’océan est redevenu calme relativement vite alors que les lagons ont continué d’être chahutés par de petites et moyennes vagues aux comportements imprédictibles. Selon Matthew Hornbach, géophysicien à l’université méthodiste du Sud, à Dallas, “cette étude montre que ces vagues ont la capacité de toucher des zones que l’on pensait peu ou pas exposées à ces risques”, conclut-il dans Nature.
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