NAPOLÉON d'Abel Gance
Cette version de la vie de l’empereur, avec Albert Dieudonné christique en Napoléon, et Antonin Artaud en Marat, la Cinémathèque a mis quinze ans à la restaurer, sous la direction d’un réalisateur et chercheur, Georges Mourier, et avec la collaboration du compositeur Simon Cloquet-Lafollye, qui a sélectionné 148 extraits du répertoire classique de 48 auteurs, de Haydn à Penderecki. Quel spectacle, de bout en bout. Cette première partie s’ouvre à l’école militaire de Brienne, où Bonaparte, enfant, dirige une bataille de boules de neige comme sur un champ de bataille.
Premier morceau de bravoure avant beaucoup d’autres : le passage western dans la Corse du lieutenant, le montage alterné du soldat solitaire dans la tempête sur la Méditerranée, et la houle de la foule dans la nuit de la Convention où Louis XVI défend sa peau… La caméra était placée sur une balançoire. Abel Gance multiplie les effets spéciaux sans moyens, comme le siège de Toulon, où l’on n’a jamais autant senti la sueur, la puanteur et la mort. Et ce n’était que la première partie. La seconde, également à l’affiche, promet une séquence de la campagne d’Italie sur trois écrans simultanés.
Alors que de nombreux films de répertoire, pas forcément aussi anciens, du « Fabuleux Destin d’Amélie Poulain » (le 24 juillet) à « Intouchables » (le 31) vont animer l’été des reprises, « Napoléon » fait figure d’ovni avec sa trentaine de salles en France, chiffre modeste sur le papier, mais imposant pour un film muet. Sous vos applaudissements.
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