ÉCOLOS = ACTUS DU JOUR !!!



Donald tourn en rond dans son bureau ovale de la Maison-Blanche. Tous les cinq minutes, il appelae ses conseillers : « Mais elle où, oui, où est-elle, elle arrive quand ? ». Des avions de l’US Air Force survolent sans relâche l’Atlantique pour la localiser.
Enfin, on lui annonçe la bonne nouvelle : « son voilier approche des côtes américaines ». Et ce n’est pas n’importe quel voilier que celui de Greta Thunberg. Il a été fait entièrement à la main, c'est pourquoi il a dû coûter des millions de dollars. Ses voiles sont faites de matériaux issus de l’agriculture biologique et ont été tissées artisanalement par des ouvrières bengalies sans recours aucun à des machines.
Le bois dont a été fabriquée cette sublime embarcation vient de forêts vierges de toute pollution humaine. A bord, bien sûr, il n’y a pas de générateurs électriques. On se douche à l’eau froide. Ce qui n’est rien pour une jeune Scandinave habituée depuis le plus jeune âge à se rouler dans la neige après le sauna.
Revenons à Trump. Il est heureux le Président des Etats-Unis. Et il prépare tout pour accueillir dignement l’icône climatique. Il a commandé des milliers de bougies pour éclairer la Maison-Blanche, car l’électricité serait évidemment coupée pour l’arrivée de Greta Thunberg. Il a appelé son tailleur : « je veux un costume en lin naturel ». Et il a ordonné à ses cuisiniers de préparer des repas vegans.
Mais ce bonheur n’eût qu’un temps.
Interrogé par l’AFP, la jeune suédoise déclara qu’elle n’avait nullement l’intention de rencontrer l’affreux président américain : « de toute façon, il n’écouterait pas ce que j’ai à dire ». Il fallait bien qu’il soit puni pour s’être retiré de l’accord de Paris sur le climat. Trump poussa alors un hurlement déchirant. 
Au fait, est-ce que l’AFP lui a demandé s’il avait envie, lui, de recevoir Greta Thunberg ? 

PITIÉ POUR LE PRÉSIDENT DES ETATS-UNIS.

Grand est le désespoir de Donald (Trump) : Greta (Thunberg) a été d’une cruauté sans pareille avec lui.



Confort oblige : la couchette de Greta a été équipée d’un rideau noir.


Confort oblige : la couchette de Greta a été équipée d’un rideau noir. | ANDREAS LINDLAHR ET COREY SMITH







Greta Thunberg a quitté mercredi les côtes anglaises à destination de New York à bord de l’IMOCA Malizia II de Boris Herrmann. La jeune militante écologique suédoise a choisi ce mode de transport « doux » pour se rendre à un congrès. Avant d’appareiller, Boris Herrmann nous explique comment devrait se dérouler ce voyage, comment vivra la militante à bord et quelles sont les (rares) modifications qu’il a apporsur son voilier pour assurer un minimum de confort à sa passagère.
Voiles et Voiliers : Fier, de traverser l’Atlantique avec Greta à bord ?
Boris Herrmann : C’est un grand honneur et un vrai plaisir aussi de faire cette transat avec Greta, qui viendra avec son père, mais je suis bien conscient de ma responsabilité car ses attentes sont précises : Greta doit arriver effectivement à New York et son voyage doit être neutre en termes d’émissions de carbone, donc sans qu’on utilise le moteur à combustion à bord, évidemment. En cas d’urgence, le moteur reste prêt à démarrer, mais on ne veut pas du tout l’utiliser. Il sera même officiellement scellé avant notre départ.


« Malizia a déjà parcouru plus de 10 000 milles cette année et est en parfait état ». | TEAM MALIZIA
Voiles et Voiliers : Du coup, comment se fera la gestion d’énergie à bord durant cette transat ?
Boris Herrmann : Nous consommons 169 watts-heures par jour (soit 6,5 ampères avec une tension de 26 volts) ; ce qui est considérable, c’est vrai. La majeure partie de l’énergie sert à alimenter les appareils électroniques à bord, qui fonctionnent en permanence. Ce sont nos capteurs, le GPS, l’ordinateur, les écrans de visualisation, les systèmes de communication ainsi que le pilote automatique. Plus le dessalinisateur, la quille basculante à fonctionnement électrique. Auxquels il faut ajouter notre laboratoire automatique qui recueillera des données océanographiques durant les traversées et qui consomme 25 % de toute l’électricité produite.
Nous avons de la marge !
Etant donné que je vais donc dépendre du soleil et de nos deux hydrogénérateurs pour produire de l’électricité, je dois surveiller la météorologie et les prévisions encore plus attentivement. Je devrai par exemple essayer de générer assez d’énergie solaire pendant la journée pour charger mes batteries le plus possible pour la nuit suivante.
Sans vent, mon bateau ne se déplaçant plus alors, les hélices de mes hydrogénérateurs ne tournent pas. Ce qui me fait une source d’énergie de moins : je devrai anticiper aussi sur des facteurs comme la couverture nuageuse, la vitesse du vent, l’heure de la journée ou la position du bateau ou la charge des batteries.
Il faudra aussi que je surveille en permanence les réserves d’eau douce pour éviter d’utiliser le dessalinisateur à la fin de la nuit. Mais nous avons de la marge : en plein jour et en naviguant à 10 nœuds, nous produisons déjà assez d’électricité pour pouvoir retirer les petites hélices de l’eau.


Avant le grand départ, Greta Thunberg a effectué un petit essai en mer à bord de Malizia. | TEAM MALIZIA
Voiles et Voiliers : En dehors de l’autonomie énergétique, quel sera le principal défi de ce voyage ?
Boris Herrmann : Notre route par le Nord sera plus exigeante que la route des Alizés par le Sud, par exemple. Il faudra négocier de nombreuses dépressions et trouver des routes pour les éviter le plus possible. Naviguer avec Greta, qui n’a jamais été sur un voilier et qui n’a encore aucune expérience nautique, sera forcément un peu spécial. C’est difficile de deviner comment ce sera pour elle, mais on fera tout pour que ce soit bien.
Voiles et Voiliers : Que prépares-tu de spécial pour cette traversée ?
Boris Herrmann : À part quelques petits détails, notre préparation ressemble à celle d’une transat en mode « course » : analyse météo, assistance médicale, check complet du bateau et des équipements, etc. Je veux partir en mer avec un bon ressentiment mais le bateau est OK. Malizia a déjà parcouru plus de 10 000 milles cette année et est en parfait état. Cet hiver, on a fait un refit intégral. Malizia est fiable.


À bord de Malizia, la cuisine de Boris était équipée… sommairement. | YANNICK KETHERS
Voiles et Voiliers : Tu as parlé de « petits détails ». Lesquels, concrètement ?
Boris Herrmann : Nous avons installé des rideaux devant les deux couchettes du bord – bâbord et tribord – pour qu’il y ait un peu plus d’intimité. Plus un petit espace privé devant, pour Greta et son père. Chacun aura sa couchette et pourra fermer ses rideaux pour rester un peu seul ou pour dormir.
Nous avons testé ces rideaux durant la Fastnet. C’est une super optimisation qu’on gardera ! Sinon, on a juste ajouté un petit extra en vue du confort à bord : des matelas. ! Normalement, on n’utilise que des « beanbags » sur les couchettes mais pour ce voyage on a prévu des matelas confortables. D’ailleurs, là aussi, je suis sûr que je vais en garder un. Quand on a connu le confort, c’est dur de s’en passer !
Notre cockpit est équipé de quatre sièges !
Voiles et Voiliers : En général, « confort » est un mot qui ne rime pas bien avec IMOCA.
Boris Herrmann : Il y a aussi des limites, c’est sûr. Et l’espace manque. Mais nos couchettes et le poste de navigation sont très confortables, ainsi que notre cockpit qui est bien protégé et qui a quatre sièges. Comparé à d’autres IMOCA, Maliziaest probablement l’un des plus confortables.


Un espace « privatif » a été aménagé pour Greta, depuis, à l’avant de l’IMOCA de Boris. | YANNICK KETHERS
Voiles et Voiliers : Comment s’organisera la vie à bord avec Greta, son père et ton équipage ?
Boris Herrmann : Ils seront deux et nous serons deux. Je ferai des quarts en alternance avec Pierre (Casiraghi, ndlr.) suivant le système « 2 heures on, 2 heures off ». S’il y a de changements de voile à faire ou d’autres situations spéciales, on se réveillera mutuellement tous les deux. Nos passagers seront « libres » et suivront le rythme normal. Dans la journée, ils pourront apprendre à connaître le bateau dès qu’ils se seront habitués à lui. La nuit, ils dormiront. Nous avons promis à Greta de tout lui expliquer. Côté nourriture, ce sera des repas lyophilisés. Avec notre réchaud à gaz, nous pouvons préparer deux, au maximum trois plats en même temps. Donc c’est vrai qu’on ne va pas pouvoir manger tous en même temps.
Comme au camping sauvage, ou presque
Voiles et Voiliers : Et pour l’hygiène ?
Boris Herrmann : On va faire comme si c’était une course ou un convoyage, que nous faisons souvent aussi avec des femmes. Bien sûr, il n’y a pas de douche, ni de WC, ni de lavabo à bord. On improvise avec des lingettes et un seau… En fin de compte, ce sera comme au camping sauvage ou presque… un sac de couchage, des vêtements polaires, un petit réchaud à gaz et la vue à 360° sur l’horizon. Parfois, c’est très joli. À mon avis, les mouvements inhabituels à bord, et permanents, seront le plus grand défi pour eux. Le reste, ce seront des petits inconvénients.


Pendant la traversée, Boris à promis à Greta de lui apprendre les petits secrets de ses équipements. | YANNICK KETHERS
Voiles et Voiliers : Vous avez pensé au mal de mer ?
Boris Herrmann : Bien sûr. On a à bord des médicaments pour traiter les différents niveaux du mal de mer et nous aurons une assistance médicale 24 heures sur 24. Nous nous sommes renseignés : Greta n’a pas tendance à avoir des nausées, donc on espère qu’elle se remettra vite en cas de mal de mer.
L’autre sujet touche la vie à bord : je pense que cela va prendre un peu de temps pour que Greta s’habitue au bateau et ses mouvements. C’est pareil pour tout le monde, ça l’a été pour moi aussi. Et cela dépend aussi beaucoup des conditions météo, donc si on arrive à se reposer, voire à dormir. Par mer plus ou moins calme, on dort très bien, même à bord d’un IMOCA. À bord, nous pouvons ajuster l’angle des couchettes en fonction du cap, précisément pour pouvoir mieux dormir. Parce que si on commence à glisser sur sa couchette, à bander ses muscles en permanence, le sommeil ne vient pas.

Essai en mer, avant de partir

Voiles et Voiliers : Comment Greta s’est préparée, de son côté ?
Boris Herrmann : Nous avons eu de nombreuses conversations avec elle. Greta a aussi rencontré d’autres skippers professionnels ainsi que des institutions, y compris la Fédération suédoise de voile, l’Ocean Race et le comité olympique de voile. Au cours des derniers mois, elle a pu se faire une idée plus concrète du projet et évaluer la situation attendue à bord. Des spécialistes ont soutenu sa préparation mentale et nous avons fait un essai en mer avant de partir.


Il y a quatre sièges dans le cockpit du Malizia de Boris. | YANNICK KETHERS
Voiles et Voiliers : La transat prendra environ deux semaines. Tu lui as dit ce qu’elle devrait amener à bord ?
Boris Herrmann : Je lui ai conseillé des choses à lire. Des livres ou des versions numériques. Et de la musique, plus des films… et un peu de divertissements pour mieux passer le temps. Nous fournissons des vêtements et tout l’équipement nécessaire à bord.
Voiles et Voiliers : Elle a eu des exigences précises ?
Boris Herrmann : Greta est végétalienne, alors on a des repas lyophilisés végétaliens pour elle à bord. Ce qu’elle voulait vraiment, c’est qu’on n’achète pas d’affaires spéciales pour elle. Elle veut juste qu’on l’amène à New York.

Vive les Verts, c’est l'avenir ! 

Je dois vous le dire en quelle langue ?









Greta Thunberg a quitté Plymouth (Angleterre) mercredi à 16 heures à bord de l’IMOCA de Boris Herrmann. La jeune militante écologiste suédoise a choisi de voyager à bord du 60 pieds Malizia pour rejoindre New York ou elle participera en septembre à un congrès sur le climat. Coup de pub ? Démarche raisonnable ? Les avis pleuvent. Trois « sages » de la course au large : Loïck Peyron, Eugène Riguidel et VDH, nous donnent leur avis.
« Pourquoi faut-il être toujours pour ou contre, bon Dieu ! lance ainsi Loïck Peyron. Tout n’est pas blanc ou noir dans la vie, ce que fait cette jeune fille mérite mieux que des jugements à l’emporte-pièce. Un peu de finesse, quoi ! »
« Personne n’a le cul propre sur notre terre, si je peux me permettre. Dès qu’on commence à respirer, on commence à polluer ; et ça empire très vite dans les minutes qui suivent. Ce n’est pas grave, à condition d’essayer de le faire intelligemment ».
C’est le vent qui va la pousser !
« C’est évident que pour fabriquer les voiles de cet IMOCA, et le bateau lui-même, il a fallu de l’énergie. Il s’est passé mille choses pas belles pour que ce bateau soit construit, mais le fait que cette jeune fille fasse cette traversée, je trouve ça vachement sympa. C’est le vent qui va la pousser, n’en déplaise aux grincheux ».
« En traversant l’Atlantique à la voile, elle n’a pas promis de nettoyer l’océan au passage. Tout ce qu’elle pourra faire ou dire ensuite, ça ne va pas nettoyer la planète pour autant, conclut Loïck Peyron. Mais ça m’énerve, cette manie de toujours voir le côté néfaste des choses. D’accord, il faut s’intéresser aux conséquences de ses actes. D’accord, on va droit dans le mur. Mais il faut continuer d’avancer. Et le faire intelligemment, sans critiquer par principe… ou par jalousie ».



Boris Herrmann : « Mon IMOCA est fiable… J’ai juste rajouté quelques éléments de confort pour elle ». | ANDREAS LINDHAR / TEAM MALIZIA
« Ça va en étonner plus d’un, mais moi, je dis bravo à cette fille, explique de son côté Eugène Riguidel. Je lui dis bravo, et je la félicite. Carrément ! ».
« Et vous savez pourquoi je lui dis bravo ?demande un Riguidel pas réputé pour sa défense de la cause consumériste. Et bien, le mois dernier, j’étais en Grèce avec des amis. Pour rentrer, je n’ai pas voulu prendre l’avion. Résultat ; le retour a été quatre fois plus long et quatre fois plus cher. Mais je l’ai fait. Cette fille, elle le fait ! Et ça risque d’être beaucoup plus que quatre fois plus dur qu’en avion sur cet IMOCA, pour elle. Mais elle le fait et je la comprends complètement. Donc je lui dis bravo, pour l’idée et sur sa concrétisation. Sur la médiatisation, c’est autre chose. Vous me connaissez ! »



En dehors des aménagements intérieurs (spartiates), quatre sièges sont disponibles dans le cockpit de Malizia. | YANNICK KETHERS
« Laissez chacun faire ce qu’il veut ! lance enfin Jean-Luc Van den Heede. Moi, je vis ma vie ; je suis en ce moment le long des côtes portugaises et j’apprécie qu’on me laisse vivre ma vie en bateau. Alors laissez donc cette fille vivre sa vie ! »
« Bien sûr que faire une traversée de l’Atlantique à la voile, c’est polluant ! Mais tout est polluant. Respirer, vivre, ça pollue. Tout pollue ! Mais laissez-la donc faire ce qu’elle veut. Moi, je ne tiens pas à raconter où je navigue, ni avec qui. Visiblement, elle est très forte en communication, elle. Mais c’est le fait qu’elle traverse l’Atlantique à la voile ou bien qu’elle soit forte en communication, qui dérange tant ? »







Greta Thunberg et son père Svante Thunberg accompagnés de leur hôte et skipper Boris Herrmann.
Greta Thunberg et son père Svante Thunberg accompagnés de leur hôte et skipper Boris Herrmann. | TEAM MALIZIA

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