PERROS-GUIREC

Le port de Perros-Guirec se vide de son eau après un oubli de fermeture de portes

Dans la matinée du mercredi 5 janvier, le niveau de l’eau était remonté. Les structures des pontons ont été arrachées pendant la nuit par les bateaux qui, à sec, se sont mis à pencher.
Dans la matinée du mercredi 5 janvier, le niveau de l’eau était remonté. Les structures des pontons ont été arrachées pendant la nuit par les bateaux qui, à sec, se sont mis à pencher. (Photo Camille André)

Un agent a quitté son poste avant de fermer les portes du port de Perros-Guirec (22), dans la soirée du mardi 4 janvier. Résultat, le niveau de l’eau est descendu d’1,5 m et de nombreux bateaux se sont retrouvés à sec.

Ce mercredi 5 janvier dans la matinée, de nombreux plaisanciers arpentent les pontons du port de Perros-Guirec. Téléphone en main, assureur au bout du fil, ils sont venus constater les éventuels dégâts sur leur bateau. La nuit dernière, les portes du port sont à tort restées ouvertes, laissant la mer se retirer et de nombreux bateaux… à sec.



Les dégâts auraient pu être pires sans ces deux personnes qui se sont aperçues du problème car l’embarcation sur laquelle elles vivent s’est mise à pencher aux alentours de 23 h. « Voyant que les feux étaient restés verts, j’ai couru au poste de commande, il n’y avait personne donc j’ai fermé et appelé la police », témoigne Titouan Galle. Limitant la descente de l’eau, déjà passée de 2,5 m à 1 m.

Jean-Paul Tréguier à bord de son voilier Dufour 39 qui sort, a priori, indemne de sa nuit privé d’eau.
Jean-Paul Tréguier à bord de son voilier Dufour 39 qui sort, a priori, indemne de sa nuit privé d’eau. (Le Télégramme/Camille André)

« Il pourrait y avoir une alarme, une organisation qui fait que cela ne repose pas sur une seule personne », réagit Jean-Paul Tréguier, habitant de Perros-Guirec venu vérifier l’état de son voilier Dufour 39. Si d’extérieur tout est OK, il lui faudra attendre de sortir son bateau de l’eau pour connaître l’état du dériveur intégral. Vers 1 h du matin, c’est la capitainerie qui s’est chargée de prévenir tous les plaisanciers de l’incident. « Les gens passent ce matin, on les rassure, on leur explique qu’il faut prévenir leur assureur », indique Armange Pascal à l’accueil de la structure.

La mairie va « louer une grue dans les prochains jours pour que ceux qui en ont besoin puissent inspecter coque et quille. » Photo Frédéric Nadaud
La mairie va « louer une grue dans les prochains jours pour que ceux qui en ont besoin puissent inspecter coque et quille. » Photo Frédéric Nadaud

Bateaux et pontons endommagés

« L’eau devrait être plus haute ce matin », remarque Michel Pradel, habitant de Ploubezre et propriétaire d’une vedette Antares 8S amarrée dans le port. « Là, je ne vois pas de dégâts mais j’ai peur qu’il y ait de la boue dans les tuyaux. On ne le verra qu’en le sortant », regrette-t-il.

Habitant de Ploubezre, Michel Pradel est venu vérifier l’état de sa vedette Antares 8S, mercredi 5 janvier. Pas de dégâts à première vue, mais il faudra sortir le bateau de l’eau pour en être sûr.
Habitant de Ploubezre, Michel Pradel est venu vérifier l’état de sa vedette Antares 8S, mercredi 5 janvier. Pas de dégâts à première vue, mais il faudra sortir le bateau de l’eau pour en être sûr. (Le Télégramme/Camille André)

Ce qui sera possible la semaine prochaine, selon la mairie. « On va louer une grue dans les prochains jours pour que ceux qui en ont besoin puissent inspecter coque et quille », explique l’élu en charge des ports et du littoral, Yannick Cuvillier.

L’agent qui a quitté son poste avant la fermeture des portes devra répondre de ses actes

Sur les 400 bateaux amarrés au port, un plaisancier parle « d’une quarantaine d’abîmés ». « C’est scandaleux », s’insurge-t-il. La mairie explique, de son côté, que l’inventaire suit son cours et que les dégâts concernent « surtout les structures ». « Les bateaux se sont posés dans la vase puis ont penché et tiré sur les catways et les pontons qui ont encaissé l’effort », développe Yannick Cuvillier.

« Le port assumera la responsabilité et prendra en charge les réparations », assure un élu.
« Le port assumera la responsabilité et prendra en charge les réparations », assure un élu. (Photo Frédéric Nadaud)

Erreur humaine

Depuis cette nuit, les huit agents de la capitainerie vont de bateau en bateau pour évaluer l’ampleur des dommages. « Le port assumera la responsabilité et prendra en charge les réparations », martèle l’élu. Quant au fautif, un agent récemment entré dans les effectifs, « il a quitté son poste avant la fermeture des portes », fait savoir Yannick Cuvillier. « Ça ne sera pas sans conséquence, cette personne devra répondre de ses actes ».

En marge de cet incident dû à une erreur humaine, beaucoup sur le port évoquaient ce matin les « nombreux problèmes » rencontrés avec cette porte. « Des années qu’ils y mettent des rustines ! », râle un plaisancier. « Elle est à remplacer », concède Yannick Cuvillier. Le sujet fait d’ailleurs débat au conseil municipal entre la majorité et l’opposition. L’actuelle étant très ancienne, « il faudrait en mettre une nouvelle, automatisée ».

L’équipe de la capitainerie a arpenté les pontons durant toute la matinée mercredi 5 janvier pour inventorier les dégâts dans le port de Perros-Guirec.
L’équipe de la capitainerie a arpenté les pontons durant toute la matinée mercredi 5 janvier pour inventorier les dégâts dans le port de Perros-Guirec. (Le Télégramme/Camille André)

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