ROUTE DU RHUM
Devant une photo du même type, un ami m’a posé la question piège : «Pour toi, c’est de la voile ? La coque ne touche même pas l’eau… »
Alors j’ai pensé à Mike Birch, qui vient de nous quitter, à 90 ans. Je me suis souvenu de l’incroyable arrivée de la Route du Rhum de 1978 pendant laquelle son petit trimaran jaune de 12 mètres doubla le grand monocoque de 21 mètres de Michel Malinowski juste devant la ligne d’arrivée, gagnant avec 98 secondes d’avance après la traversée d’un océan. Pour ce grand monsieur de la mer, qui n’a jamais chaviré, l’essentiel était dans l’adaptation : « Mike c'était le roseau face au chêne Tabarly », a dit joliment Loïck Peyron, qui l’admirait beaucoup. Je me suis alors rendu compte que Birch avait navigué aussi bien sur des petits trimarans, des grands monocoques ou un catamaran géant de plus de 30 mètres, et qu’il aurait peut-être une réponse à cette question de 2022 : "oui, c’est de la voile", car encore une fois, comme depuis des milliers d’années, il ne s’agit que d’avancer sur la mer à la force du vent, en utilisant l’intelligence humaine. Comme les vaisseaux de Christophe Colomb. Comme les clippers entre Sydney et Londres au 19ème siècle. Comme Charlie Barr sur la goélette America en 1905. Comme… le trimaran de Mike Birch en 1978. A bord des voiliers au départ de la Route du Rhum, il y aura un homme ou une femme, c’est tout. Une seule personne, un océan, un bateau, la mer, le vent. Que l’embarcation fasse 12 ou 30 mètres, qu’elle ait une, deux ou trois coques, qu’elle glisse sur l’eau ou la survole, cela restera de la voile. Un magnifique spectacle pour ceux qui regarderont le départ, une belle aventure pour les skippers. Tout ce qu’on aime.
Photo Yann Riou / polaRYSE / Gitana S.A
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