AFRODITE DANS L ARCHIPEL DES ROQUES
nous passons ces deux jours à Sarqui, mouillés derrière la plage en forme de demi-lune qui s’adosse à la barrière de corail. Les fusils-harpons sont au repos car il est interdit de chasser dans la réserve. Ça n’empêche d’aller plonger sur le tombant, après avoir traversé le platier qui le précède, en zigzagant entre les patates de corail, en faisant attention de ne pas toucher au corail de feu, qui provoque des brûlures, parfois dans moins de 30 cm d’eau. C’est d’ailleurs assez rigolo de se sentir presque perdu dans un labyrinthe, alors que l’on à peine de l’eau au genou, il suffit de se lever pour se sentir assez ridicule avec ses palmes ! Sur le tombant se promènent des troupeaux compacts de chirurgiens, et de gros spécimens de perroquets, ainsi que des barracudas qu’on n’a pas envie d’aller chatouiller sous le menton, même s’ils l’ont proéminant. Les amis rencontrent même un requin. Le corail ne semble cependant pas en grande forme, avec de nombreuses parties mortes et brisées. D’après le guide du Venezuela, une étude serait en cours pour déterminer les causes de mortalité du corail aux Roques.
Troupeau de chirurgiens
Corail "Cornes d'élan" (photos Khaya)
Ce séjour à Sarqui est l’occasion d’observer les pélicans, qui ne sont pas farouches et viennent se percher sur le balcon avant, et sur l’annexe. Ce sont de grands oiseaux (ils peuvent atteindre 15 kg et 3 m d’envergure, mais ceux que l’on voit semblent plus petits), bruns, aux pattes palmées. Leur bec est plat et large, et la mandibule supérieure se termine par un crochet qui recouvre l'extrémité de la mandibule inférieure, au-dessous de laquelle pend une grande poche de peau sans plumes. Ils plongent en léger piqué pour pêcher, remontent les poissons dans leur bec, et les font semble-t-il glisser vers leur gosier en levant le cou, comme pour un gargarisme. Les mouettes les suivent de très près, ramasse-miettes ou harceleuses pour qu’ils recrachent les poissons qu’ils ont pêchés. On assiste parfois de belles plumées sur l’eau.
Spectacle animalier en direct depuis l'annexe pendant le petit déjeuner !
Mardi 2 août : nous voici à Cayo de Agua, le mouillage le plus occidental des Roques, après une navigation d’une dizaine de miles au moteur car il n’y a pas de vent, une des conséquences d’Émilie, l’onde devenue tempête tropicale, qui est passée sur la Guadeloupe, et nous bloque les alizés. En suivant Harpo, nous nous posons sur le sable, alors nous reprenons un autre chenal pour mouiller un peu plus loin et plus confortablement dans 2 m d’eau. Nous sommes dans un lagon aux eaux claires, fermé sur trois côtés par des lignes de récifs coralliens frangés de plages de sable blanc, plantés de mangrove ou de palmiers. Cayo de Agua … il y aurait donc de l’eau. Les Amérindiens qui avaient élu domicile sur les deux ilots voisins de Dos Mosquises, venaient s’y approvisionner. Mais on ne la trouvera pas, même en allant fouiner près d’un bouquet de cocotiers qui forment comme une oasis. Les eaux du lagon offrent un camaïeu de bleus qui ferait le bonheur d’un aquarelliste. Une bande de sable permet de prolonger la balade vers l’ouest, jusqu’au phare. La mer extérieure, faisant le tour, vient rejoindre celle de l’intérieur du lagon, et elles s’épousent en grandes gerbes d’écume sur le sable. Comme un jeu de dames en longueur, chaque vague avance son galet que la vague en face lui rapporte dans l’élan suivant. De gros perroquets viennent fricoter près du rivage, tellement près que leur nageoire caudale et même le haut de leur dos dépassent, dans des mouvements souples et langoureux. Que viennent-ils faire là où ils ont nageoire ? Brouter le corail ? Frayer ? Mystère … Nous faisons une plongée rapide sur le tombant sud, profitant de la mer calme par pétole. Le corail ne semble pas en grande forme non plus ici. Le soleil se couche, dans une féérie d’orangés, et dans une grande sérénité.
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