1. Il a plu… beaucoup
« Jeux pluvieux, jeux heureux », lançaient les commentateurs de la télévision, un peu désespérés : des Jeux pluvieux sont des Jeux heureux. Quatre heures avant le début des Jeux, Météo France a émis une alerte jaune pour la région parisienne, prévenant de « pluies continues, parfois intenses, avec risque d’inondations ».
Et il a plu, sur une armada sportive de 8 000 des meilleurs athlètes du monde naviguant sur 6 km de la Seine à bord de 90 bateaux – tandis que danseurs, chanteurs, funambules, acrobates, breakdances et drag queens se produisaient sur l'eau, les toits, les ponts et les îles artificielles pour 300 000 spectateurs.
Le mois dernier, il a tellement plu que la Seine coulait quatre à cinq fois plus vite que la normale estivale, ce qui a fait craindre au directeur des cérémonies, Thierry Reboul, que « si le fleuve coule trop vite, les bateaux vont dépasser » le spectacle.
Heureusement, cela n'a pas eu lieu. Et même s'il a plu – beaucoup – pendant le défilé français, cela n'a pas semblé freiner l'enthousiasme de qui que ce soit.
2. Lady Gaga a fait une bonne Zizi Jeanmaire
Entourée d'un groupe de danseurs et danseuses vêtus de noir et tenant des éventails à plumes roses, Lady Gaga a interprété avec fougue, dans un français plutôt passable, Mon truc en plumes du légendaire danseur, acteur et chanteur Zizi Jeanmaire.
Connue dans les années 1950 comme la propriétaire des « plus belles jambes de Paris », Jeanmaire était la star incontestée des Ballets de Paris, avec Carmen son rôle le plus célèbre.
Jeanmaire, décédée en 2020, a également joué dans Anything Goes de Cole Porter aux côtés de Bing Crosby et a été citée dans Where Do You Go to My Lovely de Peter Sarstedt (« Tu parles comme Marlene Dietrich et tu danses comme Zizi Jeanmaire »).
Lady Gaga, l'une des nombreuses stars plus ou moins francophones, mais non françaises, dont la Canadienne Céline Dion, à apparaître lors de la cérémonie, lui a rendu justice.
3. Les styles musicaux étaient… aussi variés que les bateaux
Nous avons eu la mezzo-soprano Marina Viotti, qui a interprété L'amour est un oiseau rebelle de Carmen de Bizet, Ravel , Satie et Debussy. Nous avons aussi eu du heavy metal (Gojira) et Aya Nakamura, l'artiste francophone la plus écoutée au monde, qui s'est produite avec, euh, la Garde républicaine.
Aux côtés des bateaux qui naviguaient sereinement sous une pluie battante d'Austerlitz à la Tour Eiffel pendant un peu plus de trois heures et demie, se trouvaient des classiques de hordes de légendes célèbres en France : Claude François, Rita Mitsouko, Véronique Sanson, Michel Berger, Jean-Michel Jarre, Sheila, Daniel Balavoine, France Gall et, inévitablement, Johnny Hallyday.
On a aussi eu droit à La Marseillaise – dans une version apparemment « un peu moins martiale » – magnifiquement chantée par la mezzo-soprano Axelle Saint-Cirel, accrochée au toit du Grand Palais, vêtue du drapeau tricolore français . Et, tout à la fin, à la remarquable reprise de l'Hymne à l'Amour d'Edith Piaf par Dion, qui nous a fait frissonner.
Logiquement mais assez joliment, les bateaux étaient adaptés à la taille de l'équipe. Le Bhoutan, avec à peine une demi-douzaine d'athlètes, était dans un petit croiseur en bois verni. La France, l'Allemagne et les Etats-Unis étaient dans de vulgaires bateaux-mouches .
4. L’intrigue secondaire était… compliquée
Tout a commencé avec l'humoriste franco-marocain Jamel Debbouze, arrivé avec la torche olympique dans un stade vide pour une cérémonie qui n'avait clairement pas lieu là-bas, et s'est poursuivi avec la légende du football Zinedine Zidane, coincé dans le métro.
Trois enfants ont ensuite porté la flamme à travers les catacombes, d'où une mystérieuse silhouette masquée - provisoirement identifiée comme un personnage d'Assassin's Creed Unity, dont une grande partie se déroule dans le Paris révolutionnaire - a traversé les toits et les monuments de la capitale.
Nous avons vu la Monnaie de Paris, l'Opéra, le Louvre, le Grand Palais, la Conciergerie... et, vers la fin, un galop nocturne fou sur un cheval argenté fantomatique sur la Seine, devant des bâtiments illuminés et accompagné d'images obsédantes des Jeux olympiques passés.
5. Une histoire riche, avec les femmes au centre
Parmi les 12 tableaux devant lesquels les bateaux des équipes ont navigué, on trouve des scènes représentant certains des moments clés de l'histoire de France, de la Révolution de 1789 à la reconstruction de Notre-Dame. Et il y avait un segment, Sorority, consacré aux femmes.
L'objectif, selon les organisateurs, est de peindre une histoire «plus plurielle, plus diverse, plus riche et plus proche de la réalité» que la version officielle, patriarcale. Paris compte environ 260 statues d'hommes et pas plus de 40 statues dorées de femmes.
On a ainsi vu Olympe de Gouges, militante révolutionnaire des droits des femmes, Louise Michel, héroïne de la Commune de 1871, ou encore Simone Veil, survivante de l'Holocauste devenue ministre de la Santé et qui, en 1975, a légalisé l'avortement en France.
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