« Tintin, l’aventure immersive »
« Ce n’est pas une exposition, c’est une balade et même un alunissage », rigole Yves Février, directeur artistique de Tintinimaginatio, ex-Moulinsart SA. Cette société belge qui gère l’exploitation commerciale de l’œuvre d’Hergé s’est associée à Culturespaces, son homologue qui projette des reproductions de tableaux sur les murs de la base sous-marine de Bordeaux. Ensemble, elles ont créé « Tintin, l’aventure immersive » : un programme d’une trentaine de minutes sur ce classique absolu de la BD, à voir du 20 octobre au 7 janvier. Conçu pour un public familial et lancé pour les vacances de la Toussaint, ce devrait être un carton en termes de fréquentation.
Cette « exposition immersive » a déjà été présentée à Bruxelles, Lausanne et dans deux autres sites que gère Culturespaces : l‘Atelier des Lumières, à Paris, puis les Carrières des Lumières, aux Baux-de-Provence. À chaque fois on a dépassé les 200 000 entrées. Mais à Bordeaux, aux Bassins des lumières, on change d’échelle. Les surfaces de projection (12 000 mètres carrés au total) sont cinq fois plus grandes qu’à Paris, et les bassins permettent de jouer avec les reflets dans l’eau.
Les images ont donc été réétalonnées pour s’adapter à ces dimensions, et à la couleur grise des murs. « Tous les dessins reproduits sont au moins 100 fois plus grands que les originaux, annonce Yves Février. L’idée, c’est que les gens aient la sensation de rentrer dans les cases des albums. » En passant aussi par des effets d’animation, qui donnent l’impression que l’araignée géante de « L’Étoile mystérieuse » court sur les murs de la base sous-marine. Ou que Rascar Capac vient jeter une des boules de cristal de l’album du même nom. Ou que Tintin est enlevé par des personnages de peintures égyptiennes, comme dans « Les Cigares du pharaon ».
« Tous les dessins reproduits sont au moins 100 fois plus grands que les originaux »
Au fil des projections, on assiste aux débuts de Tintin, en noir et blanc dans « Tintin au pays des soviets ». On voit apparaître tous les personnages secondaires : Dupond et Dupont, Tournesol, Bianca Castafiore, avec « L’Air des bijoux » en fond sonore, bien sûr. Une compilation d’insultes du capitaine Haddock s’étale sur les murs.
Certaines correspondances jouent à fond. Le « Karaboudjan » (le bateau du « Crabe aux pinces d’or ») semble amarré au bout des quais. Le sous-marin du « Trésor de Rackham le Rouge » a toute sa place dans une base sous-marine. Mais ce sont peut-être les images de « On a marché sur la lune » qui ont le plus de force dans cet espace minéral et sombre comme celui de la lune.
Les 24 albums de la série sont ainsi cités au moins une fois. Au moins quand les cases de fin sont toutes projetées en fin de programme, avant que n’apparaisse une vidéo montrant Hergé dessinant, puis les pages de garde des bandes dessinées : bleu foncé, avec des personnages en négatif, de 1937 à 1958, et ensuite bleu ciel. On a alors l’impression de refermer un livre.
De 14 à 20 heures, en alternance avec le programme Dali-Gaudi. Projection tous les jours pendant les vacances de la Toussaint et de Noël, les mercredis, samedis et dimanches le reste du temps. 9 à 15 euros. bassins-lumieres.com
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