ALAIN KRIVINE
«Je n’ai pas été élu président de la République. Il m’a toujours manqué 99 % des suffrages», s'amusait Alain Krivine dans Libé, en 1997. Le fondateur de la Ligue communiste révolutionnaire s'est éteint samedi, à l'âge de 80 ans . Par deux fois, en 1969 et en 1974, cette infatigable figure de l’extrême gauche a concouru à l'Élysée et c'était déjà une révolution : «Jamais encore l’échelon le plus modeste de la troupe n’avait fourni de candidat à la présidence de la République, notait Jean Lacouture en 69, dans le Monde. Voici qui est fait.» Krivine ne dépassera donc jamais le 1% des suffrages. En 74, il est même distancé par Arlette Laguiller, dont c'était la première campagne présidentielle. L'intérêt était tout autre : porter dans le débats les idéaux de la gauche radicale. Krivine n'aura, finalement, qu'un seul mandat tout au long de sa carrière politique, celui de député européen de 1999 à 2004. «J’ai découvert tout un monde, racontait-il en 2011. Des vieux schnocks que les partis n’osent pas mettre au rabais […] Et des jeunes coqs qui se font les dents.» Et s'il a vu, avec le temps, certains camarades renier leur passé trotskiste pour le plaisir soyeux d'un maroquin ministériel, lui n'a jamais cédé au chant des sirènes.
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