MA MAMAN CHÉRIE

 25 juillet 2015,
décès de ma chère maman

 


À la mort de maman je découvris avec horreur que je ne pourrais plus jamais, 
si longtemps que je vivrais, prononcer cette phrase toute simple : « Allô ! Maman ? » 

En disparaissant, elle emportait le premier mot du langage, celui qui fondait ma sécurité dans la vie. C'est la première, parfois la seule trahison d'une mère, de vous quitter ainsi, sans crier gare.

Le seul être qui m'aimait inconditionnellement

Elle qui était atteinte de cette boulimie de vie et ne se résignait à perdre sur aucun tableau.






Une plaque commémorative au nom de Marie-Thérèse Jolivet, dite Mythé, a été  inaugurée au square des Résistants, devant le cimetière de la Clarté, où se trouve le caveau de famille.. 

   

Retour avec sa fille, Barbara Svilarich, sur le destin exceptionnel de cette figure de la Résistance.
 « J'ai toujours admiré ma mère. Nom de code, appartenance à un réseau clandestin, une bicyclette bleue, autant d'images d'Épinal qui ont bercé mon enfance et qui font aujourd'hui ma fierté, à l'heure où son nom va être honoré, en souvenir de sa participation à une belle page d'histoire », annonce d'emblée Barbara. « Maman vivait à Bégard avec sa mère Maria, et ses deux frères, alors âgés de 5 et 10 ans quand ils reçoivent un avis », par ordre de Vichy : « Nous vous supprimons toute délégation de solde, au motif que le Phryné, le navire que commande votre mari Fernand Mudès, bat pavillon à croix de Lorraine ». Dans les petits bourgs, rien n'échappe à la vigilance de la population, et la Résistance contacte Marie-Thérèse en juin 1942, tout juste âgée de 17 ans.

Une forte personnalité


Déjà douée d'une forte personnalité, volontaire et sûre d'elle, son engagement s'impose d'emblée et fut pour elle une évidence.
  Devenue Mythé dans la clandestinité, elle se lance dans des missions de liaison entre différents maquis au sein du réseau du Blavet, puis du maquis de Kerguiniou avec François Tassel, alias le commandant Gilbert. Sur sa bicyclette, elle parcourt des kilomètres, transportant des documents compromettants dans les poignées ou la pompe de son vélo, mais aussi dans ses bottes. Son ingéniosité lui permet de déjouer les pièges tendus, de Bégard à Paimpol, en passant par Langoat, muni de son « ausweis », obtenu auprès de La Croix-Rouge », raconte Barbara. « Une fois, maman est arrêtée car elle porte ce jour-là des bottes, alors qu'il fait beau. Souvent, elle y cachait des messages mais cette fois-là, elle revenait de mission et ses bottes avaient déjà livré leurs secrets. Son patriotisme était plus fort que sa peur ! Elle avait l'habitude de dire « Je n'avais pas peur car quand on a peur, on ne fait rien », même si parfois elle n'était pas toujours rassurée, son jeune âge et son aplomb avaient raison de la méfiance des Allemands. « Pour la petite histoire, la maison familiale était occupée par un officier allemand et son ordonnance, alors que la famille écoutait en cachette les messages de la BBC », ajoute Barbara.





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